Jeudi 19 avril 2063.
100ème anniversaire de la naissance de l’artiste Gaumais Bruno Dupont.
« La révolution passera par trois fleurs », est la toile au centre de l’exposition.
L’artiste Bruno Dupont, décédé à Rouvroy, en Gaume, région du sud de la Belgique, le 14 novembre 2046 est né à Saint-Mard, le 17 janvier 1963, il y a tout juste 100 ans !
La peinture acrylique mise en avant lors de cette commémoration est d’un format carré de 50 cm. Elle a été exposée la première fois en été 2014 dans le bâtiment d’accueil médiéval des ruines de l’Abbaye d’Orval sous le titre :
«La révolution passera par trois fleurs».
Elle sera présentée une seconde fois en octobre 2015 dans la galerie StroumArt à Paris sous le titre: «Trois roses pour François», illusion à la démission du Président Français. Elle a été acquise par Mr et Mme Bongoux qui en ont fait don en 2037 au Musée Gaumais à Virton. La toile est depuis lors exposée à côté de celle de Gérard Gribaumont, artiste du même village que DéBé avec qui il exposa en 1981.
Il faut se remémorer qu’en mai 2014, la révolution citoyenne s’invite aux élections Européenne. Cette dynamique était influencée par «la philosophie du bien-être» cher à Rafael Correa, Prési 100ème anniversaire de la naissance de l’artiste Gaumais Bruno Dupont. « La révolution passera par trois fleurs », est la toile au centre de l’exposition. L’artiste Bruno Dupont, décédé à Rouvroy, en Gaume, région du sud de la Belgique, le 14 novembre 2046 est né à Saint-Mard, le 17 janvier 1963, il y a tout juste 100 ans ! La peinture acrylique mise en avant lors de cette commémoration est d’un format carré de 50 cm. Elle a été exposée la première fois en été 2014 dans le bâtiment d’accueil médiéval des ruines de l’Abbaye d’Orval sous le titre : «La révolution passera par trois fleurs». Elle sera présentée une seconde fois en octobre 2015 dans la galerie StroumArt à Paris sous le titre: «Trois roses pour François», illusion à la démission du Président Français. Elle a été acquise par Mr et Mme Bongoux qui en ont fait don en 2037 au Musée Gaumais à Virton. La toile est depuis lors exposée à côté de celle de Gérard Gribaumont, artiste du même village que DéBé avec qui il exposa en 1981.
Il faut se remémorer qu’en mai 2014, la révolution citoyenne s’invite aux élections Européenne. Cette dynamique était influencée par «la philosophie du bien-être» cher à Rafael Correa, Président de l’Equateur. Depuis 2007, celui-ci est élu président pour un idéal du « buen vivir », le bien vivre de la philosophie quechua.
Le premier président Européen, Jory Thiël, proche de Correa, appliquera cette philosophie que nous connaissons toujours à ce jour pour notre plus grand bien.
Dans cette même période, le sculpteur Laurent Toussaint (Ruette) avait sensibilisé DéBé à cette philosophie ainsi qu’aux «accords Toltèques». C’est donc dans ce contexte politique qu’il faut comprendre le message de l’artiste par cette toile !
Dans les années 2010, DéBé présente certaines toiles à dominante blanche dont la technique avait étonné l’artiste contemporaine Blandy Mathieu. Mais Bruno Dupont aime avant tout les couleurs et toute sa production artistique le prouve.
Si on replace l’œuvre dans son contexte social, on peut mieux sentir l’utilisation du rouge, couleur de revendication.
Dans ce cas, le rouge s’interprète comme symbole de vie, de force, de dynamisme, de pouvoir et encore de détermination.
Le vert, complémentaire de la couleur prédominante, permet l’équilibre chromatique de l’ensemble.
Les différentes nuances de rouge accompagnent des zones jaune clair et des taches de bleu foncé.
Le blanc du personnage attire le regard alors que la zone jaune orangé en bas à droite met en évidence un animal.
Les couleurs sont vives, opaques et l’artiste maîtrise les lavis pour provoquer différents plans.
La pose de la peinture se fait principalement aux pinceaux et on peut voir ici et là l’emploi du couteau. La technique du glacis (à l’éponge ?) facilite les transitions de couleurs tout en douceur par transparence. Des grattages permettent de retrouver la couleur de sous-couche.
L’utilisation du pastel permet le trait du dessin mais sert aussi de rehaut.
Il semble que la composition de la toile, faite de différentes «cases», soit empruntée à la bande dessinée.
Dans les années 1980, l’artiste a d’ailleurs fréquenté les ateliers de l’illustre Jean-Claude Servais (dont il était très proche).
Sur la moitié supérieure de la toile, on distingue 3 rectangles. Le premier avec 3 personnages qui dialoguent entre eux, le deuxième représente 3 fleurs et le dernier, sur la droite, évoque 9 «individus». En bas de toile, un personnage regarde au-dessus d’un quadrillage un animal situé à droite.
La créature blanche incarnerait le guide, point de départ vers le récit encore à inventer. Le blanc comme lumière, paix et sagesse. Dans les circonstances de l’époque, ce personnage représente-t-il Rafael Correa ou Jory Thiël ayant mission de convaincre la foule ?
Les trois fleurs suggèrent-elles la sa- gesse, la force et la beauté ? La symbolique du « 3 » : passé, présent et futur. Si l’artiste utilise le symbolisme des nombres, on peut alors justifier les 9 «créatures» comme signe d’harmonie, d’inspiration et de perfection des idées.
Ce chiffre «9» annonce à la fois une fin et un recommencement, une transposition sur un nouveau plan.
La promesse du message (la philosophie du bien-être) se situe dans la partie inférieure de la toile : l’homme s’engage avec passion et collabore avec l’animal dans son travail en harmonie avec la nature.
Entre l’humain et l’animal, un damier se dresse. C’est un des plus anciens symboles maçonniques (le pavé mosaïque). Il représente la dualité, l’harmonie et l’équilibre. On retrouve souvent ce damier dans les œuvres de l’artiste qui n’a pourtant jamais revendiqué faire partie de la loge ?
Bruno Dupont utilise des codes graphiques propres à l’enfance. On peut parler d’un art naïf, figuratif non réaliste. Doit-on en déduire que la vérité sort de la bouche des enfants ? Peut-on évoquer des choses sérieuses en utilisant ce style graphique ? Le message ne perd-t-il pas de sa crédibilité ?
L’artiste joue également sur l’ambiguïté de ses acteurs : nous ne pouvons savoir si le personnage est un homme, une femme ou un enfant. L’énigme est identique pour l’animal.
L’histoire que nous nous racontons est-elle celle de l’artiste ?
En avril 2037, le journaliste Jeandeu Boluc interviewait l’artiste dans la revue « Ma Gaume », page 11 : « Je suis heureux que cette toile revienne en Gaume (ndlr : le Musée Gaumais en hérite de la famille Bongoux). Les personnages peuvent reprendre une identité gaumaise après avoir passé une partie de leur vie à Paris sous d’autres identités. Dans le même esprit, j’aime modifier le titre de ma toile en fonction du lieu où je l’expose et de mon humeur. Ce sont les spectateurs qui ont le plaisir d’utiliser les acteurs comme ils le veulent. Il en va de même pour l’histoire à (se) raconter. Le titre est là (uniquement) pour amorcer l’imagination.
Quoi qu’il en soit, cela m’a permis de revoir le musée et certaines toiles de « la » Marguerite (Brouhon) avec qui j’avais pu avoir différents entretiens quand j’avais 20 ans.»
Cette toile présentée à Orval en 2014 allait marquer l’évolution du travail artistique des 30 prochaines années de cet infatigable peintre. La rétrospective qui lui est consacrée pour ces 100 ans vaut vraiment le déplacement.
Alète Raizin – Critique d’Art et galeriste.